Cruelle dualité des rêves du jeune enfant qui s’opposent à la cynique réalité du parcours d’un vieil adulte. Rien ne le freine, rien ne l’apaise, tout le dévore de l’intérieur. Que faire pour se changer les idées ?
– Ouvrir la fenêtre ? Immédiatement, le vent s’engouffre entraînant avec lui sable et poussières.
– Faire les cent pas sur cette moquette usée ? Cela ne fait qu’aggraver le pénible sentiment de tourner en rond.
– S’allonger sur la couverture douteuse du grand lit ? Automatiquement, les yeux se ferment faisant ressurgir spontanément dans un bref instant comme un flash : les souvenirs de son enfance, les meilleurs moments de sa vie, celle de l’insouciance heureuse.
Aussitôt, amèrement, ils se heurtent aux évidences, se fracassent au désastre :
– la plage souillée où les petits vont quand même jouer,
– l’ombre des cheminées fumantes qui brouille le décor,
– l’insidieux empoisonnement qui menace la vie des habitants,
– la mort qui, comme des vautours, plane au-dessus de leur proie,
– l’impression déconcertante que laisse une mer claire, accueillante, mais dramatiquement toxique.
– L’horizon toujours troublé par des volutes de vapeur qui ne proviennent pas uniquement de l’évaporation due à l’été.